La déhydroépiandrostérone (DHEA) est une hormone dérivée du cholestérol, essentiellement fabriquée par les glandes surrénales et, en petite quantité, dans les gonades (ovaires et testicules). Dans le sang, elle est en permanence transformée en sulfate de DHEA (SDHEA), dont le dosage est plus facile à interpréter que celui de la DHEA (le SDHEA est stable plus longtemps dans le sang et à des taux plus importants).
Cette hormone est impliquée dans le processus de vieillissement et sa concentration sanguine diminue fortement à partir de l’âge de 30 ans. Toutefois, il existe de grandes inégalités entre individus.
Un dosage unique de la SDHEA est un bon indice de la capacité de la glande surrénale à fabriquer cette hormone et reflète bien l’évolution des taux de DHEA en fonction de l’âge. Son dosage est indiqué avant tout traitement par DHEA.
Le principe du traitement par DHEA est de pallier le déficit progressif de cette hormone.
Les concentrations sériques de SDHEA sont très élevées à la naissance puis s’effondrent entre 1 et 6 ans. Elles s’élèvent ensuite progressivement et culminent entre 25 et 35 ans.
Sur le plan thérapeutique, il faut viser des taux sérique de SDHEA supérieur à 1000 ng/ml correspondant au taux de ses 25 à 35 ans.
Signes cliniques de carence en DHEA :
• Une fatigue excessive,
• Une anxiété ou une tristesse pouvant aller jusqu’à la dépression sans raison apparente,
• Une tendance à prendre du poids sans raison,
• Un relâchement des muscles,
• Des problèmes de mémoire,
• Une hypersensibilité au bruit,
• Une sècheresse des muqueuses (peau, cheveux, yeux),
• Une cellulite,
• Une baisse de libido,
• une pilosité axillaire et pubienne qui diminue.
La DHEA est l’hormone la plus sécrétée dans le corps.
Elle a de multiples rôles sur : le cerveau, anti stress, qualité de vie, fatigue, antalgique, anti inflammatoire, métabolisme du glucose, système immunitaire, antivirale (VIH, HPV, …), anabolisme, peau, cheveux, ongles, os, cœur, énergie, humeur, mémoire, sommeil, vision, libido, fertilité, minceur, muscle (la DHEA transforme la masse grasse en masse maigre).
Rôle périphérique : calmant relaxant (hormone parasympathique)
(La DHEA peut calmer le cortisol via l’ACTH)
Rôle cérébral : excitant (anti GABA) sauf la nuit où elle joue le rôle de calmant cérébral.
Le GABA (acide gamma aminobutyrique) est stimulé par : Zinc, progestérone, alcool, barbiturique.
La DHEA est une pro-hormone, qui se transforme en sulfate de DHEA, androstérone, œstrogènes, et testostérone.
C’est une hormone à potentiel androgénique et anabolique.
Effets secondaires : poils, acné.
La DHEA doit être prise le matin.
Chez la femme, la posologie conseillée est de : 25 mg/j au maximum.
Commencer par une petite dose : 5 à 10 mg si antécédants d’acné à la puberté : risque de rebond d’acné ou si peu de cheveux ou cheveux clairsemés ou antécédants d’endométriose (problème de détoxication des œstrogènes)
Chez l’homme : la posologie conseillée est de : 50 mg/j.
Mais préférer la pregnenolone :
100 mg/j (La DHEA est produit à partir de la pregnenolone, et la DHEA augmente au bout de 3 à 4 mois de prise de pregnenolone)
Si excès de DHEA : agitation sans repos, peau et cheveux gras, acné.
Si pas assez de DHEA : absence d’amélioration au niveau de l’humeur et de l’énergie.
Chute du DHEA associé à :
-âge supérieur à 50 ans,
-sédentarité,
-alcool,
-stress,
-corticoides, statines
-nombres de médications,
-chute de la fonction thyroïdienne.
Augmentation de DHEA :
– activité physique
-activités de recentration : Tai chi, chi qong…
-gestion du stress : massage, cohérence cardiaque,…
– optimiser le fonctionnement mitochondrial,
– optimiser la fonction thyroïdienne,
– arrêt voir diminuer la consommation d’alcool,
– diminuer la poly-médication.
La progestérone augmente la DHEA
Donc si introduction d’un traitement hormonal substitutif, attendre 3 mois avec re-dosage du sulfate de DHEA avant d’initier le traitement par DHEA.
Il y a une synergie entre DHEA et les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE 5 : Cialis, Viagra), donc en cas de prise de Cialis, ou Viagra, diminuer la DHEA.
La DHEA est une molécule anti stress.
Le plus souvent les burn out surviennent vers 50 ans.
Avec l’âge, la DHEA diminue ainsi que la résistance au stress mais le cortisol augmente.
La capacité de résistance au stress est liée au DHEA.
La DHEA contre balance les effets du cortisol, elle fait chuter le taux de cortisol.
Toutes les hormones qui dépendent de l’ACTH se font chuter les unes les autres.
La DHEA fait chuter le cortisol. Le cortisol fait chuter la DHEA.
Si on augmente l’aldostérone, ça fait baisser le cortisol.
Si le patient se sent de plus en plus mal au bout d’une semaine ou deux, arrêter la DHEA.
La DHEA baisse le cortisol.
Le pic de sécrétion de DHEA est vers 8 heure du matin, et celui du cortisol vers 5 heure du matin.
La DHEA est mieux absorbée dans l’iléon :
– importance d’une bonne flore intestinale,
– le pH acide est associé à une mauvaise absorption.
La DHEA est anabolisante et protège de l’oxydation
La DHEA protège le capital artériel.
Elle agit sur l’hypertension artérielle pulmonaire.
Elle diminue l’absorption de nourriture.
Elle augmente le taux de sérotonine et donc diminue les compulsions alimentaires.
Elle stimule la mélatonine et favorise le sommeil.
Elle diminue le HOMA (marqueur biologique d’insuline-résistance) car insulino-sensibilisante (anti diabétique).
Elle est anti-ostéopéniante et protège le capital osseux.
Elle est convertie en oestrone dans les cellules osseuses et l’oestrone favorise l’augmentation de l’activité des ostéoblastes (cellules qui construisent les os).
Elle a une action sur la qualité mentale : elle est très utile dans la maladie d’Alzheimer et dans la maladie de Parkinson.
A savoir qu’il y a 10 fois plus de DHEA dans le cerveau que dans le sang.
La DHEA influence la plasticité cérébrale, l’hippocampe (mémoire à court terme, mémoire visuelle, mémoire de travail) et l’amygdale (émotions).
La DHEA est très importante pour le développement du cerveau fœtal.
Elle a une action sur la sexualité féminine.
Elle fortifie la sexualité (augmente les pensées, le désir).
Elle a une action antalgique et anti inflammatoire (lupus, sjogren, VIH).
Elle améliore le déverrouillage matinal (très utile en rhumatologie).
Elle diminue le risque de cataracte.
Elle a une action Immuno-protectrice (lupus, sjogren, VIH), mais à forte dose, elle est cancérigène.
Chez les hommes VIH, on conseille une posologie de 150 mg/j et pour les femmes 100 mg/j car sarcopénie (IGF1 augmenté)
Si patient VIH obèse, il faudra être attentif à diminuer la dose de DHEA, lors de l’amaigrissement.
Lien entre DHEA élevé et syndrome des ovaires polykystique.
La DHEA facilite la grossesse après 40 ans car permet ovulation et régularité des cycles à la dose de 50 mg/j (stimulation ovarienne).
La DHEA est protectrice des cancers du col utérin (car anti-virale HPV).
Contre indications du DHEA :
– Antécédants familiaux (mère ou sœur) de cancer du sein.
– Antécédants de cancer du sein, utérus, prostate,ou testicule (cancer œstrogène dépendant),
– Femme en surpoids à la ménopause (œstrogènierelative).
La DHEA produit du 16OH E1 (cancérigène).
– Hémorragie génitale non diagnostiquée,
– Antécédants d’accident thrombo embolique veineux (phlébites, embolie pulmonaire),
– Porphyrie,
– Affection hépatique non normalisée.
Possibilité d’utiliser la DHEA en topique : Crème vaginale DHEA 2 à 5 % pour la sécheresse vaginale.