La dysbiose est définie comme un déséquilibre quantitatif et/ou qualitatif du microbiote intestinale avec perte de diversité bactérienne.
La perte de diversité bactérienne (disparition de bonnes bactéries ou augmentation d’une flore pathogène), est associée à des conséquences néfastes pour la santé : insulinoresistance, syndrome métabolique, prise de poids, troubles hormonaux, problèmes cardiovasculaire via la mauvaise absorption de vitamines et minéraux.
Les causes de la dysbiose sont nombreuses : Stress, alimentation inadaptée, prise de certains médicaments (antibiotiques, inhibiteurs de la pompe à protons : IPP), dysfonctions gastriques, biliaires, ménopause (chute des œstrogènes), hypothyroïdie, alcool, sport intensif, toxines, polluants, …
Des facteurs génétiques peuvent être également impliqués : Polymorphisme génétique.
Le polymorphisme est le plus souvent une variation génétique mineure touchant un seul nucléotide dans un gène. Une grande partie de ces variations (SNPs ou Single Nucleotid Polymorphism) sont sans conséquences. Parfois ce n’est pas le cas.
Le dépistage des polymorphismes génétiques pouvant toucher l’expression du gène FUT 2, codant pour une enzyme appelée la fucosyltransférase de type 2 est important à rechercher. Cette recherche s’effectue sur frottis jugales. Si on a 2 gènes FUT2 inactifs (homozygote récessif), le patient est considéré non sécréteurs.
Le mucus intestinal est une substance gélatineuse produite par la muqueuse intestinale et impliqué dans l’équilibre du microbiote. Il sert d’ancrage et offre un support nutritif à certaines bactéries du microbiote.
Cette enzyme permet de fabriquer du Fucosyllactose 2 qui est un oligosaccharide, qui intervient dans le fonctionnement des cellules épithéliales et leurs sécrétions mucoïdes et permet d’assurer une bonne diversité du microbiote.
L’enzyme FUT2 ou Fucosyltransferase 2 greffe un sucre sur une protéine pour finaliser la synthèse d’un mucus intestinal optimal.
La mutation FUT 2 en modifiant la composition du microbiote intestinal (diminution des Bifidobacterium et Bacteroides et augmentation des Prevotella), contribue à une prédisposition à développer une dysbiose intestinale mais également d’autres pathologies : diabète de type 1, maladie auto immune de l’intestin, pancréatite chronique, cancer de la muqueuse buccale, candidose chronique (vaginale en particulier), infection chronique du tractus urinaire, maladie cœliaque,
MICI dont la maladie de Crohn,
entérocolite nécrosante, infections à rotavirus et norovirus, septicémie à Gram négatif chez les prématurés, cholangite sclérosante primitive….
Les mutations FUT2 représentent 20% de la population caucasienne et 15% de la population asiatique.
Cette enzyme FUT2 sujette à un polymorphisme la rend inopérante. Il y a une ou plusieurs mutations sur le gène FUT2. En conséquence le mucus n’a pas sa glycosylation finale (l’ajout de sucre). Ce polymorphisme FUT2, avec son mauvais mucus, est responsable d’un changement du microbiote avec un effet bifidoprive (diminution de la richesse du microbiote en bifidobactéries = bonnes bactéries).
Des produits bifidogènes (tri-saccharide composé de fructose-galactose-glucose, appelé 2 fucosyl lactose) peuvent compenser ce polymorphisme FUT2 et l’absence de l’activité enzymatique.
Ce produit bifidogène peut palier à l’activité bifidoprive induite par un mauvais mucus.
On peut suspecter un polymorphisme FUT2 non sécréteur devant :
-Une dysbiose (plutôt sévère).
-Une dysbiose chronique, présente depuis longtemps et réfractaire.
-Une dysbiose résistante aux probiotiques, malgré une complémentation correctement conduite,
-Candidose chronique, maladie de Crohn, maladie cœliaque, diabète de type 1, infection du tractus urinaire…
Le statut FUT2 non sécréteur peut bénéficier de la supplémentation de fucosyl-lactose qui permet de pallier à la non-fonctionnalité de l’enzyme.
La mutation du gène FUT2 induit la production d’un mauvais mucus, générateur de dysbiose intestinale.
D’où l’intérêt de la recherche de cette mutation lors de dysbiose intestinale.