Le Mucus, un composant essentiel et indispensable à l’interface entre l’eubiose
et l’intégrité fonctionnelle de la muqueuse intestinale.
L’importance du microbiote et de l’intégrité fonctionnelle de l’intestin pour une santé optimale est aujourd’hui unanimement reconnue.
Dysbiose et altération de la fonction de barrière intestinale, appelée « leaky gut« , sont de plus en plus identifiés comme les initiateurs des maladies chroniques.
La surface de l’épithélium du tractus gastro-intestinal est revêtue d’une couche protectrice de mucus.
Le mucus intestinal est un composé acellulaire à l’interface entre l’épithélium et le microbiote.
Il représente la première ligne de défense contre les menaces biologiques et chimiques traversant notre tube digestif. Le mucus intestinal constitue également un environnement favorable à un microbiote endogène bénéfique adapté à la vie en symbiose. La quantité et la qualité des couches de mucus varient tout au long du tube gastro-intestinal et sont souvent modifiées et perturbées au cours de l’apparition de la maladie. Une couche de mucus altérée dans l’intestin peut entraîner des changements dans tout l’organisme et initier des pathologies au-delà du système digestif.
Les principaux composants du mucus, responsables de ses propriétés visco-élastiques et gélifiantes sont les mucines. Il s’agit de protéines hautement glycosylées (les mucopolysaccharides) formées d’une partie central peptidique entourée d’une série de chaînes d’oligosaccharides disposés en forme d’écouvillon qui représentent entre 80 et 85% du poids de la mucine. Elles sont constituées de galactose, de fucose, de N-acétylgalactosamine, de N‑acétyl-glucosamine et d’acide sialique; elles peuvent avoir de 2 à 20 sucres. La partie peptidique contient de nombreuses répétitions de séquences appariées contenant une quantité importante de sérine et de thréonine auxquelles sont attachés les oligosaccharides.
La thréonine, acide aminé essentiel, joue un rôle majeur pour la production de mucus fonctionnel.
Seulement 40% de la thréonine de la lumière intestinale atteint la veine porte. Une part significative de la thréonine digestive est consommée par l’intestin, les entérocytes utilisent 60% de la thréonine ingérée, ce qui est deux fois plus que la lysine.
Ainsi un déficit en thréonine aura un impact délétère sur la qualité du mucus, du microbiote, de l’intégrité fonctionnelle de l’intestin et donc la santé. Comme les mucines ne peuvent pas être digérées et réutilisées, la sécrétion intestinale de mucine est une perte nette de thréonine pour le corps. Aussi en cas de situations pathologiques entrainant une perte exagérée de mucus (excès de sécrétion comme dans les maladies intestinales inflammatoires et/ou excès de consommation par les bactéries intestinales lors d’apport insuffisant de prébiotiques), il est impératif de procurer à l’intestin suffisamment de thréonine pour lui garantir un fonctionnement optimal.
Le fucose est un monosaccharide qui termine les chaînes oligosaccharidiques des mucines pour produire des glycanes fucosylés, grâce à l’activité de l’enzyme α1,2 fucosyltransférase (FUT2). Ce sont ces mêmes glycanes fucosylés (fucosyl-lactose ou 2’-FL) qui sont abondamment présents dans le lait maternel et interviennent dans le développement d’un microbiote eubiotique chez le nouveau-né. Ils favorisent notamment les bifidobactéries et jouent un rôle protecteur vis à vis des agents pathogènes .
Le gène FUT2 fait l’objet d’un polymorphisme important dans la population humaine, donnant lieu à des enzymes α1,2 fucosyltransférases qui présentent des activités fonctionnelles différentes, avec comme conséquence la sécrétion en quantités variables, voire même, chez 20% des individus, la non-sécrétion des glycanes fucosylés, avec un impact important sur la santé.
Les individus qui manquent de ces glycanes fucosylés ont plus de risque de souffrir de dysbiose et de candidose mais aussi de développer, entre autres, un diabète de type 1, des maladies auto-immunes de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite ulcéro-hémorragique), des pancréatites chroniques, des cancers des muqueuses buccales…
Les enfants nourris au lait maternisé ne contenant pas le 2’-FL ou allaités par une mère qui ne produit pas ou pas suffisamment de ces glycanes fucosylés auront plus de difficultés à développer un microbiote riche et sain et présenteront un risque plus élevé d’être confrontés à des allergies par exemple.
Une supplémentation en thréonine et en fucosyl-lactose permet de soutenir les fonctions physiologiques du mucus afin de favoriser le développement (site d’ancrage et substrat) d’un microbiote eubiotique.
Elle peut être envisagée chez tous les patients manifestant des infections chroniques vaginales ou du tractus urinaire, des candidoses récidivantes mais également des maladies autoimmunes comme la maladie de Crohn par exemple et qui ne répondent pas ou pas de manière satisfaisante à la prise de probiotiques.
Il peut être intéressant chez ces patients d’envisager un bilan FUT2. En effet, il existe deux variants polymorphogéniques connus du gène FUT2 dans la population humaine qui conduisent à une inactivation de l’enzyme α1,2 fucosyltransférase avec comme conséquence la non sécrétion des glycanes fucosylés. Les individus qui ont hérité de deux gènes FUT2 inactifs (homozygotes récessifs), sont désignés non sécréteurs. Ce cas de figure touche, comme dit précédemment, 20 % de la population humaine.
Le dépistage des polymorphismes de ces deux variants du gène FUT 2 se fait par une technique de biologie moléculaire à partir de l’ADN du patient obtenu soit à partir d’un frottis de la muqueuse buccale ou d’un échantillon de sang. L’analyse est spécifique et ne doit se faire qu’une fois (un peu comme le groupe sanguin).
Le statut non sécréteur peut tout particulièrement bénéficier de la supplémentation de fucosyl-lactose qui permet de pallier à la non-fonctionnalité de l’enzyme.
Les deux nutriments L-thréonine et 2’-FL (fucosyl-lactose) se retrouvent dans le produit Fucodyn de chez Bionutrics.