Le Dr Jan Chozen Bays identifie 8 sortes de faim, qui répondent à des logiques et des besoins différents. Lorsqu’on a faim, au sens le plus commun du terme, c’est à dire envie de manger, il est donc important de savoir de laquelle, ou plutôt desquelles, de ces faims il s’agit, pour calmer ou satisfaire ces faims, ce qui ne passe pas forcément par une prise alimentaire.
Les 8 types de faims (Dr Jan Chozen bays) :
– Estomac (vide)
– Physiologique (aliments dont le corps à besoin)
– Coeur (lié aux émotions )
– Mentale (diktats mentaux : heure de manger)
– 4 sens : visuelle, Auditive, Olfactive et de la bouche (goût : plus c’est bon, plus on mange).
La faim de l’estomac
Il s’agit de la faim de l’affamé, le fameux tiraillement à l’estomac qui signale que le corps réclame sa ration d’énergie pour continuer à fonctionner sans puiser dans ses réserves.
Devant une telle faim, il paraît logique de manger pour répondre à ce besoin physiologique. Cependant, accepter cette sensation, à la base peu agréable, pour patienter jusqu’à l’heure du repas familial peut également être une option pertinente, pour profiter de la convivialité qu’offre un repas partagé.
La faim des cellules ou faim physiologique (aliments dont le corps à besoin)
Il s’agit d’une envie plus qualitative. A l’heure du repas, tandis que, sans doute, la faim de l’estomac se fait aussi sentir, nos envies se font plus précises et se dirigent vers tel ou tel type d’aliments, en fonction de nos goûts bien sûr, de nos croyances, mais aussi de manière plus spontanée. Cette attirance plus spontanée correspond à l’identification par notre intelligence inconsciente des nutriments dont nous avons besoin. Ainsi, si nos cellules constatent une baisse des réserves de fer, elles vont nous donner davantage envie de viande rouge (si nous l’aimons) et de coquillages, car elles ont enregistré que la consommation de ces produits permettaient d’augmenter cette concentration en fer.
Cette faim des cellules, nous permet de mettre nos consommations en lien avec nos besoins physiologiques. La difficulté consiste à différencier cette faim des cellules d’autres faim qui nous pousseront vers d’autres aliments dont nous n’avons pas besoin.
La faim du cœur (lié aux émotions )
Manger est un acte essentiel dans la vie de l’homme, en particulier chez le nouveau né allaité, dans la relation à la mère. C’est une activité chargée d’émotions, certains aliments associés plus ou moins consciemment à des moments heureux ou malheureux pouvant en particulier générer réconfort ou malaise selon l’individu qui le consomme. Aussi, face à une situation émotionnelle difficile ou intense, une envie forte peut apparaître pour un aliment précis (chocolat de telle marque) ou au moins un type d’aliments. Cette envie, la faim du cœur, ne correspond ni à un besoin physiologique d’énergie ni à un besoin de certains nutriments mais à un besoin de réconfort, d’apaisement…c’est l’aliment « doudou ».
On peut alors choisir de consommer l’aliment désiré, mais en étant conscient du besoin auquel il répond, ou au contraire refuser la réponse alimentaire et trouver un autre mode de gestion de ses émotions. Encore faut-il identifier la nature de cette envie.
La faim de l’esprit ou mentale (diktats mentaux : heure de manger)
Nous sommes envahis de messages nutritionnels variés, parfois contradictoires, d’injonctions diverses que nous intégrons plus ou moins consciemment. Nous nous créons ainsi notre propre doctrine alimentaire sur ce qui est bon ou non pour la santé et tentons tant bien que mal de nous y conformer. Certains voudront absolument boire 3 tasses de thé vert par jour, d’autres prendront des baies de goji chaque matin quand d’autres ne voudront en aucun cas sauter le petit déjeuner ou même sauter le repas du soir, quand bien même ils auraient fait un long et copieux repas de fête le midi. En fonction de cette programmation, nous avons des réflexes de prises alimentaires qui ne répondent en rien à un besoin physiologique ou à un besoin émotionnel.
Cette faim de l’esprit n’apporte a priori rien d’utile ni au corps ni à l’esprit. Elle ne fait que nous couper de nos besoins réels en y substituant des besoins théoriques, sur une base pseudoscientifique. Elle engendre de l’anxiété précisément quand elle est en contradiction avec nos autres faims, qu’elle peut d’ailleurs parvenir à modifier sur le long terme. Elle peut enfin être mauvaise pour le portefeuille en nous faisant succomber au dernier aliment miracle à la mode. Pour autant, utilisée avec modération, elle peut nous permettre d’améliorer au quotidien notre équilibre nutritionnel, par exemple – et sous réserve d’évolution des connaissances – en nous faisant passer d’une huile riche en omégas 6 dont notre régime alimentaire est déjà trop pourvu à une huile riche en omégas 3, le goût, l’odeur et l’aspect des 2 huiles étant pratiquement identiques.
Les faims des 4 sens :
– visuelle : faim des yeux,
– gustative : faim de la bouche (goût : plus c’est bon, plus on mange),
– olfactive : faim du nez
– auditive
Qui ne s’est jamais mis à saliver devant une pâtisserie ou un fromage particulièrement appétissant, à avoir envie d’un morceau de pain en sentant l’odeur émanant du four du boulanger, quand bien même on est encore loin de l’heure du repas ? De même, certains aliments, différents selon les personnes, procurent des sensations agréables en bouche : le piquant pour certains, le sucré pour d’autres, le croquant ou le fondant…
Nos sens étant sources de plaisir, ils sont aussi sources d’envie et peuvent donc nous donner envie de manger un aliment, en absence de faim de l’estomac ou des cellules. Certaines personnes sont d’ailleurs toute la journée à sucer des bonbons ou mâcher des chewing-gums, pour avoir en permanence un goût en bouche.
Pour répondre à ces faims des sens, ce n’est pas la quantité qui va importer, mais bien davantage la qualité, l’intensité du ressenti. On peut donc nourrir ces faims sans partir dans des compulsions alimentaires, bien au contraire. La compulsion est la négation même de ce plaisir des sens.
En conclusion, pour gérer au mieux ces 8 composantes de la faim, il faut être capable de les reconnaître, de les ressentir, mais aussi de les accepter. Ne pas être esclave d’une de ces faims c’est savoir la supporter. Ne pas être comme un enfant qui fait un caprice s’il n’a pas tout de suite ce qu’il veut. Savoir temporiser la satisfaction du besoin, voire ne pas le satisfaire. Pour ce faire, le Dr Jan Chozen Bays propose de développer la « pleine conscience » dans l’acte alimentaire.