Nutrition et dépression

Outils permettant de lutter contre la dépression sur le plan nutritionnel :

1) Une alimentation anti-inflammatoire

Il s’agit d’une alimentation végétalienne, végétarienne ou à dominante végétale (« flexitarienne ») riche en légumes secs, céréales semi-complètes, mieux sans gluten (riz, quinoa, sarrasin, amarante…), légumes racines, légumes verts, courges, soja sous toutes ses formes, champignons,  algues et dérivés,  oléagineux et  purées d’oléagineux (les amandes complètes sont les plus riches en polyphénols), fruits, jus de fruits, smoothies riches en polyphénols (grenade, myrtille, cassis, fraise, framboises, mûres, goji, açai…), chocolat noir riche en oméga 3 si l’on consomme du poisson, choisir les petits poissons à la fois moins pollués et plus riches en acides gras oméga 3 : hareng, sardine, maquereau, anchois non salés (pas en boîte dont l’intérieur est couvert de plastique et émetteur de perturbateurs endocriniens), qui ne doivent pas être agressés par la chaleur que ne supportent pas les acides gras oméga 3 : crus, marinés, vapeur, pochés à feu éteint ;  les huiles de tournesol, maïs, pépins de raisins, soja, noix où dominent les acides gras oméga 6 pro-inflammatoires sont remplacées par l’huile d’olive vierge, l’huile de colza ou l’huile de chanvre (bio et en bouteille de verre) aromatisée par des épices puissamment anti-inflammatoires, en particulier le curcuma (dont on a montré qu’il augmente le BDNF),le clou de girofle, le gingembre, la moutarde sans poivre, la cannelle, toutes les herbes, l’oignon et l’ail…privilégiant les thés, vert, oolong, noirs, le roïboos, l’hibiscus… par rapport au café qui fait sécréter de l’histamine dans l’estomac, fait perdre du magnésium dans les urines, bloque l’absorption des vitamines B ce qui aggrave la tension pulsionnelle élevée…

2) Une flore protectrice

Cure de probiotiques  (10 milliards d’UFC de lactobacillus/bifidus par jour pendant 30 jours pour la cure inaugurale et des cures d’entretien de 10 jours dont la fréquence est à ajuster aux besoins de la personne), mais aucune supplémentation en probiotiques ne donnera de résultats durables  si on ne nourrit pas correctement sa flore, ce qui revient à s’approprier les composants de l’alimentation anti-inflammatoire, pauvre en protéines animales, acides gras saturés et en sucres rapides, par contre riche en fibres et en polyphénols.

Nos bactéries commensales ont besoin aussi pour se multiplier de zinc, dont on peut assurer les apports (étant donné que les sources principales sont les protéines animales que l’on réduit) par un complément généraliste sans fer ni cuivre.

3) La Tyrosine, le nutriment anti-dépresseur le plus puissant

L’acide aminé L-Tyrosine, qui se transforme dans le cerveau en dopamine et noradrénaline, est l’élément clé du traitement des dépressions.

 Il est démontré par de très nombreuses études que le stress augmente les sécrétions de noradrénaline, pouvant épuiser les neurones et que l’administration de Tyrosine permet de réduire les effets dépresseurs de cet épuisement.

La provocation d’une déplétion expérimentale en Tyrosine et Phénylalanine chez des sujets sains, entraîne de l’apathie, un ralentissement de la vitesse de décisions, une baisse de l’humeur et une altération des attentes de récompense et de la motivation.

Une supplémentation en Tyrosine est préconisée chez les personnels militaires en mission longue afin de prévenir les perturbations liées au manque de sommeil, à la fatigue, au froid, à la chaleur et au stress, y compris les baisses de combativité et de moral.

La Tyrosine augmente la capacité de créer de nouvelles synapses  et la mémorisation qui s’avèrent diminuées lors des stress et de la dépression.

Par ailleurs, comme tous les antidépresseurs, la tyrosine est un puissant antalgique. En remontant la dopamine, elle permet de sécréter plus d’endorphines ce qui contribue à retrouver un état de bien-être.

Au niveau cortical, la remontée de la dopamine, permet d’améliorer le jugement et la capacité de prendre des décisions positives, de trouver des solutions de meilleure adaptation, ce qui a un effet synergique dynamisant avec la recharge en combativité,  au niveau « reptilien » et en motivation au niveau « mammalien ».

L tyrosine utilisé avec succès dans la dépression, la narcolepsie et la maladie de Parkinson (par des psychiatres aux Etats-Unis comme Gelenberg et Goldberg, en France par le Professeur Jacques Mouret et le Dr Patrick Lemoine de l’Hôpital Psychiatrique du Vinatier à Lyon).

En pratique, pour remonter les neurones en Tyrosine :

il faut réduire la consommation des acides aminés qui entrent en compétition avec lui pour le passage dans le cerveau à travers         la barrière hémato-méningée, en particulier leucine, isoleucine et valine,  ce qui revient à diminuer la place de la viande, des produits laitiers et du maïs qui en sont leur sources principales
consommer des glucides lents qui via l’insuline font entrer ces acides aminés compétiteurs dans les muscles
prendre de la Tyrosine en gélules, à jeun (sans compétition avec les acides aminés).

En début de traitement de 300 à 450 mg 20 minutes avant le petit déjeuner.

Quand la personne va bien, on peut l’arrêter complètement, quitte à la reprendre de manière ponctuelle en cas de stress aigu, de surmobilisation, de surmenage ou de fléchissement de l’humeur.

Contre-indications de la Tyrosine :

grossesse, mélanome malin, hyperthyroïdie, phéochromocytome, infarctus récent

Précautions d’emploi de la Tyrosine :

arythmie cardiaque, psychose (surtout le syndrome déficitaire du schizophrène sous neuroleptiques), psychose maniacodépressive ou hypomanie, manie, IMAO